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Les autorails Etat: Renault
Mise à jour 04 avril 2018 µ
Après le succès des automotrices à essence, l'Etat se lance dans l'aventure des autorails.
Pendant la première guerre mondiale, la firme Renault avait été amenée à construire un atelier de montage sur l'ile Seguin pour la construction des blindés. Après le conflit, Renault décide de se lancer dans la construction de matériel ferroviaire et utilise à cette fin les installations de l'ile Seguin.
Il démarre sa production en 1922 avec du matériel pour la Société économique, puis fournit très rapidement du matériel à divers écartements, y compris à voie large pour l'Espagne.
Renault fournira des autorails à l'Etat à partir de 1923 aux tramways de la Vendée.
Il commence les livraisons au réseau de l'Etat à partir de 1929 avec l'autorail type RJ.
Autorails Renault type VH dans l'usine de montage
1929: autorail type RJ ZZ23951Cet autorail à deux essieux moteurs et entraxe de 4.8m avait été conçu pour la marche au gazogène. Il comportait à l'avant le poste de conduite et le moteur de 6 cylindres, un compartiment à bagages, un compartiment voyageur de 40 places et un logement à gazogène situé à l'arrière.
Il sera le premier autorail Renault utilisé par l'Etat. Un fonctionnement délicat et de nombreuses pannes amène le réseau à remplacer son moteur à gazogène dès 1932 par un moteur à essence Renault de 90CV, et est alors renuméroté ZZ CEf 23920. Cet unique autorail à essentiellement circulé sur la ligne de Châteaubriant à Craon et Laval. Il ne figure plus à l'efffectif en 1938.
1931: les autorails renault type TE ZZABf 23921 à 23930
Fort du succès des automotrices Schneider, l'Etat commande une première série de 10 autorails type TE aux établissements Renault à Billancourt. Les moteurs à essence qui les équipaient sont très vite remplacés par un moteur diesel. Ils ont un entraxe de 4.5m ce qui permet de les tourner sur les plaques de gare pour les orienter dans le sens de marche. La livrée de ses autorails est à l'origine rouge en bas de caisse, gris perle pour le haut de caisse, inscriptions jaunes.
Autorail Renault TE ( plan coll JPVL)
Ils seront affectés à des relations transversales, comme Cherbourg - Saint Brieuc, Rouen Chartres, Alençon Saontes Gauburge. Mais leur très petite capacité les condamne très vite à des relations moins fréquentées.
Ils seront re immatriculés X 10001 à X 10010 en 1938, mais seront retirés du service en 1939, pour être cédés au département de la Gironde. Ils circuleront alors sur la ligne Bordeaux St Ciers.
1933: les autorails Renault type VG ZZf 24013 à 24016
Très semblables aux TE, les VG Renault ont deux essieux à l'entraxe de 4.5m, mais se distinguent par une carrosserie arrondie à l'avant, et profilée à arriére.
Ces autorails seront employés sur les relations Dinan - Dinard, Chateaubriand - Le Mans, Bordeaux - Royan.
Ils sont renumérotés 24001 à 24004 en 1934, Deux unités, les 24002 et 24004 sont revendus au chemin de fer de Mamers St Calais en 1937.
Une unité sera réformée en 1939, et la dernière sera détruite lors d'un mitraillage en 1944.
Les autorails Renault ZOCes 6 autorails à deux essieux de l'Etat immatriculés ZZ 24005 à 24010 proviennent également de la firme Renault. Ils seront essentiellement engagés sur des services de messagerie sur des services Paris-Caen, Le Havre, Thouars, Le Mans, et effectuent notamment le service rapide de livraison des journaux.
Autorail type ZO aux ateliers Renault ( Coll JPVL)
1933: les autorails Renault type VH ZZy 24017 à 24020 & ZZy 24025 à 24065.
C'est en 1932 que Renault construit le premier autorail à bogie, préfigurant ce que seront les autorails modernes. Il possède deux cabines de conduite et n'a pas besoin d'être tourné. Renault ne disposant pas de piste d'essai, les tests du prototype sont effectués sur la ligne Paris - Dreux.
L'autorail ZZy 24017, reconnaissable à ses portes arrondies (source Gallica/BnF)
En 1933, un appel d'offre est lancé par les grands réseaux et Renault réalise 15 prototypes et les propose en essai. Quatre appareils sont pretés à l'Etat qui les immatricule ZZy 24017 à 24020.
Les autorails de 18,12m de longueur hors tampons, sont alors équipés de deux bogies de 2.2m d'empattement, situés à 13,00m d'entraxe. Un seul des bogies est moteur.
Ils seront rendus à Renault après essais et permettront de définir la série de 41 unités commandés à Renault en 1934 et immatriculés ZZy 24025 à 24065.
Par rapport au prototype, les autorails VH de série avaient une longueur hors tampons portée à 21,04m porté par des bogies de 2.5m d'empattement et 13,60m d'entraxe. L'aménagement des autorails VH Etat comprenait un compartiment voyageur de 42 places assises, et 8 places sur strapontins placés sur la plateforme d'accès. L'augmentation de longueur avait permis de placer des portes à double battant
Autorail Renault VH Etat
Ces autorails seront utilisés sur l'ensemble du réseau pour les services omnibus ou express.
Deux unités , les ZZy 24056 & 24057, seront vendus au PO
Ils sont immatriculés X 2301 2336 et X 2211 & 2212 pour les anciens VH du PO
L'autorail X 2211 a été préservé à Mulhouse.
1934-35: les autorails Renault VHD ZZy 24101 et ZZy 24102
Il s'agit d'un véhicule conçu à la demande du réseau de l'Etat, dans le but d'effectuer des liaisons rapides sur de plus longues distances.
L'autorail VHD comprend deux caisses, portées par trois bogies. Les bogies moteurs, placés aux extrémités, tiennent compte de l'expérience des VH et sont allongés à 3m d'entraxe d'essieux.
La forme des faces avant, initialement prévue semblable à celle des VH, se transforme et devient pointue. C'est cette forme qui inaugure l'esthétique des futurs autorails ABJ.
Autorail Renault type VHD (source Gallica/BnF)
A son arrivée en 1934, la premiere automotrice est affectée à Bois Colombes pour assurer le service du train 327/356 Paris Caen. Elle rejoindra en été 1935 la deuxième automotrice livrée en mai 1935 au centre de Rennes.
Après guerre, les autorails sont renumérotés ZZ R1 et R2, puis X1 et X2. Ils recevront à cette date une traverse d'extrémité et une aération en toiture semblable aux ABJ4. Il sont alors mutés au sud est. Ils circuleront jusqu'en 1964, et seront remplacés par les EAD.
1936: les autorails Renault type ABJ
A partir de 1935, Renault propose aux grands réseaux un autorail directement dérivé des ABH à voie métrique: l'ABJ. Equipé d'un moteur diesel de 300cv, ce nouveau véhicule interesse l'Etat, qui en commande 20 unités.
En février 1336, l'Etat reçoit le ZZy 24071, prototype des ABJ2. La série des ABJ ZZ 24074 à 24091 est livrée à partir de juin 1936. Ces unités seront affectées au dépot de Rouen Orleans pour les services vers Dieppe, Le Havre, Cherbourg, Oissel.
Les trois dernières unités ZZy24072 à 24074 seront livrées en 1937 et rejoindront la ZZy 24071 au dépot de Caen, et assurent le service Paris Cherbourg.
D'autres ABJ seront livrés à la SNCF après 1938.
1936: l'autorail Renault type ABL
Il s'agit d'un unique exemplaire acheté par l'Etat et immatriculé ZZ 24121. Il s'agit d'un autorail triple, permettant l'accueil de 144 voyageurs, et équipé de deux moteurs de 500CV placés dans l'élément central.
Autorail triple Renault type ABL (source Gallica/BnF)
1936: les autorails Renault type AEK
Directement dérivés des ABJ, les AEK se distinguent par un poste de conduite placé sur la toiture au centre de l'autorail. Ils possèdent également deux moteurs de 150CV .
Immatriculés ZZ 24131 à 24145, ils étaient à l'origine destinés au service de ramassage.
Immatriculés X 7017 à 7019 après 1938, ils seront utilisés en fin de carrière sur la ligne Guingamp Paimpol et affectés au dépot de St Brieuc (annexe de Guingamp).
1936: les autorails Renault ADP
Ces quatre unités immatriculées ZZ 24161 à 24166 voisines des ABJ se distinguaient par leur unique moteur diesel de 420CV.
pour en savoir plus: Les automotrices Renault, revue MTVS n°28: Autorail de France, tome 2, editions LVDR