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Les automotrices à essence
Mise à jour 07 juillet 2024 µ
Soucieux de trouver une solution pour exploiter les petites lignes à faible trafic et reduire les couts d'exploitations des trains à vapeur, le réseau de l'Etat se lance en 1921 dans l'aventure des automotrices à essence. Cette solution avait été essayé avec succès pendant la guerre sur le matériel à voie étroite, puis plus récemment sur du matériel à voie étroite sur les Deux Sèvres et les Tramways de la Vendée, ce dernier également géré par l'Etat.
1921: Les premiers essaisEn 1921, le réseau de l'Etat passe commande à la société Schneider pour la transformation en automotrice d'une voiture de type B4 à deux essieux;
La société Schneider testera tout d'abord un chassis d'autobus entre Epone-Mézières et Plaisir-Grignon d'octobre à novembre 1921. Ce véhicule, très semblable aux bus parisiens de l'époque, a été équipé de roues à boudin, la direction est fixe, et la partie voyageur adaptée à un accès latéral. Son moteur de 30cv lui permet d'atteindre la vitesse maximum de 35km/h..
L'ancètre des autorails Etat: un autobus Schneider modifié.
Cet engin a également été testé sur la ligne du Chemin de fer de Grande banlieue (CGB) entre Versailles et Grignon.
1922: l'automotrice TA1 puis ZZB2 Ef 23901En 1922, l'Etat réceptionne l'automotrice TA1 commandée en 1921 à Schneider. Le véhicule a été construit par Somua, filliale de Schneider, sur la base de la voiture Bx 1488, construite par Buire en 1884. Il a deux essieux à faible empattement de 3,75m qui peut être tourné sur les plaques de wagons des gares. Un des compartiments a été supprimé pour recevoir un compartiment à bagages intégrant un poste de conduite. L'extrémité du véhicule permet de loger le moteur. Les deux compartiments voyageurs comportent 16 places.
Le moteur d'origine du prototype, identique à celui utilisé sur les chars CA1 et le matériel à voie étroite Schneider et les locotracteurs de 15 et 20 tonnes, comporte 4 cylindres de 135mm de course et 170mm d'alésage, tournant entre 700 et 1200 tours/minute et developpant une puissance de 60 à 72 chevaux.
Le Schneider/Somua TA1 (Gallica- BNF)
Moteur utilisé sur le prototype (Gallica - BNF)
L'engin est tout d'abord essayé sur la ligne Epone - Plaisir, puis est envoyé à Sainte Gauburge pour être essayé en service commercial entre Sainte Gauburge et Mortagne.
Pour améliorer la capacité de ce train léger, l'automotrice remorque une voiture de troisième classe de type C6 d'une capacité de 30 places.
Vue de l'automotrice Schneider en cours d'essai en 1922 (Agence Rol / Gallica - BNF)
Vue de l'automotrice Schneider en cours d'essai à Plaisir Grignon (Agence Rol / Gallica - BNF)
L'automotrice Schneider atteindra envion 52 km/h en palier, 30km/h en montée de 9 mm/m et 18km/h en montée de 20 mm/m.
Ces essais s'avèrent satisfaisant, aussi l'Etat décide de mettre en service 10 unités supplémentaires.
1924: Les automotrices ZZB2Ef 23902 à 23911
Directement dérivées du prototype, les 10 unités supplémentaires seront réalisées par Schneider et immatriculées ZZB2Ef 23902 à 23911, sur la base respective des voitures Cx 2955, 2992, 3107, 3065, 3013, 3114, 3157, 3062, 3019, 3002.
Elles diffèrent légérement du prototype par un moteur légerement plus puissant de 85cv, ainsi que quelques différences au niveau de l'aménagement du radiateur situé à gauche de l'engin, de l'ajout d'une porte pour faciliter l'accès au moteur, et de l'échappement. Elles ont également une capacité de 20 places.
Automotrice Schneider ZZB2Ef 23903 du réseau de l'Etat.
Elles seront affectées à Sainte Gauburge, Lisieux, Dinan, Fougères et seront utilisées au service voyageurs jusque 1934 où elles sont affectées au transport de bagages, puis retirées du service vers 1935/1936.
Elles ont permis à l'Etat de se faire une idée du service possible avec ce type de matériel, préfigurant ce que seront plus tard les autorails.
Le prototype ZZB2Ef 23901 sera conservé au musée de Mulhouse.
pour en savoir plus:
Le matériel moteur de l'Etat, par L.M.Vilain