Les compagnies primitives de l'Ouest 1837-1855: |
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Le Versailles Rive Gauche
La création de cette ligne est du a une initiative de la chambre des députés, qui la concevait à l'époque comme une tête de ligne vers Tours. E.Perrière s'étant engagé à la réalisation du chemin de fer de Versailles Rive Droite, cette ligne sera adjugée en avril 1837 à Mms Fould, Fould -Oppenheim et Léo, qui créent la Société Anonyme du chemin de fer de Paris à Meudon, Sèvres et Versailles, que nous appelerons le Versailles RG.
En juillet 1837, un accord est passé avec la société Cockerill de Liège pour la fourniture du matériel et la remise clé en main des travaux qui doivent durer 3 ans. Mais cet accord sera remis en cause 3 mois plus tard et c'est finalement à la société Payen et Perdonnet que seront confiés les travaux.
Un certain optimisme conduit la compagnie à payer les terrains au prix fort, et de dépenser sans compter y compris dans la construction de l'ouvrage d'art du Val Fleury.
Les 8 millions du capital et les 2 millions de réserve sont vite épuisés, et on s'aperçoit qu'il faut lever 5 millions supplémentaires pour achever les travaux. Mais les actionnaires sont réticents, et c'est finalement le gouvernement qui allouera les fonds nécessaires, sous réserve que les actionnaires s'engage à payer les dépassements éventuels.
La ligne est ouverte au public le 10 septembre 1840. Malgré des débuts prometteurs, la compagnie ne peut allouer de dividendes et reste financièrement très fragile. Elle contacte un nouvel emprunt au Versailles Rive Droite. En 1841, elle propose un nouvel emprunt de 2 millions.
Le 80 mai 1842, à la hauteur de la gare de Bellevue près de Meudon, a lieu un accident qui propovoque la mort de 75 personnes, dont le célèbre amiral Dumont d'Urville. Ce jour la, deux machines étaient utilisées en double traction, et la commission d'enquète concluera à l'époque à la rupture de l'essieux de la machine de tête.
Cet accident amenera dans le département la disparition des machines de type 110 au profit des machines type 111.
Le matériel roulantComme pour le Paris Saint Germain, les premières machines seront construites sous licence Stephenson.
L'essentiel du parc d'origine est constitué de locomotive Patentee de type 111.
- Hawthorn, Place d'Armes, Seine et Ville de Paris construites par Hawthorn en 1840
- Eclair, Etna, Rapide, Vésuve construites par Sharp-Roberts en 1840
- Etoile, Pallas construites par Stick en 1840
- Chartres, Eure et Loire construites par Sharp-Roberts en 1841
- Creusot, Française construites par Schneider en 1841
- Pauwels plus trois autres machines livrées par Pauwels en 1842
Machine Hawthorn du Versailles Rive Gauche (coll R.Arzul )
Machine Sharp du Versailles Rive Gauche "la Rapide" (coll R.Arzul )
Ces machines avaient des caractéristiques différentes selon les constructeurs, mais étaient toutes avec essieu moteur central. Elles ne possédaient pas d'abri, mais juste une rambarde. Les machines de Sharp-Roberts se distinguaient par des longerons non rectilignes.
Le Versailles Rive Gauche a également à son parc moteur la locomotive "La Victorieuse", première machine de type 120 construite en France en 1837. Cette locomotive à deux essieux moteurs de 1.39m est particulièrement destinée à la traction des trains de marchandises.
Machine de Stéphenson "la Victorieuse" du Versailles RG ( et non RD comme indiqué)
Voitures voyageurs
Le parc voyageur du chemin de fer de Paris à Versailles Rive Gauche comporte du matériel très semblable à celui du Paris à Saint Germain.
Des voitures de luxe. La construction de ces voitures, avec les faces galbées et les sièges placés en toiture sont très semblables aux dilligences de l'époque. Des berlines de première classe, selon une classique configuration de voitures à trois compartiments et fenetres de custodes arrondies.Des voitures de première à impériale. Ces voitures comportent 2 compartiments au centre et deux coupés aux extrémités. Elles comportent également deux compartiments ouverts à l'impériale. Une toiture sommaire protège des intempéries. Des "dilligences" mixtes, comportant un compartiment de première classe au centre, et deux compartiments de seconde aux extrémités. La disposition est completée de 4 sièges aux étages d'une capacité de 16 places. L'espace situé entre deux compartiment est creux, et comporte un plancher surbaissé par rapport à la toiture afin de permettre l'assise sur les places de l'impériale et au dessous des espaces pour des marchandises ou des niches à chiens. Il n'existe pas encore d'échelle pour faciliter l'accès à l'étage. Des voitures de seconde à impériale. Ces voitures comportent 4compartiments au dessous et un compartiment ouvert à l'impériale. Une toiture sommaire protège des intempéries. Des voitures de troisième classe. Selon une disposition usuelle de l'époque, les voitures de troisième n'ont pas de toiture, ni de siège.. la capacité de transport est de 60 places.
Ce matériel semble avoir été remplacé très tôt après la création de la compagnie de l'Ouest.
Pour en savoir plus:La machine Locomotive en France, B.Escudié et JM.Combe, editions CNRS, IBSN 2-7297-0339-X
Le Train n°74 et 75 "les locomotives de Mr Budddicom auraient 150 ans"
Plan Scrapbook n° ??;Locomotive "La Rapide" de Sharp-Roberts
L'évolution du matériel moteur et roulant de l'Etat; L.M.Vilain; éditions Vincent Fréal et Cie; 1967.
Portefeuille de l'ingénieur des chemins de fer / par M. A. Perdonnet et M. Camille Polonceau 1861 2eme édition