Les compagnies primitives de l'Ouest 1837-1855: |
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Le Paris à Rouen
Les premiers projets de ligne de Paris à Rouen et son extention vers Le Havre datent de 1830. Ce n'est qu'après le succès de la ligne de Saint Germain que les projets concrets prennent forme et un premier projet de ligne vers Rouen et passant par Pontoise et Gisors est concédé à Mm Chouquet, Lebobe et Cie en 1838. Les difficultés rencontrées pour atteindre le plateau amene cette compagnie à abandonner le projet.
En 1840, Mm Laffite et Blount proposent de relier Paris à Rouen en suivant le cours de la Seine. La ligne projetée s'embranchait à Asnières depuis la ligne de Saint Germain, puis elle rejoignait la rive gauche de la Seine à Poissy.
Itinéraire du Paris à Rouen (coll part.)
Les travaux débutent en mars 1841. Les méandres de la Seine nécessitent la construction de 4 tunnels, dont celui de Rolleboise. La ligne sera ouverte à la circulation le 9 mai 1843, après deux ans de travaux.
La participation importante de capitaux anglais dans la constitution de cette compagnie va influer énormément les choix techniques qui seront faits sur les lignes du Havre et de façon plus générale sur l'ensemble de la compagnie de l'Ouest qui sera constituée en 1855.
Le matériel roulantPour la traction de ses trains, la compagnie du Paris à Rouen utilisera des machines de type 111 très similaires à celles employées sur les réseaux de Saint Germain et de Versailles. Ces machines seront construites entre 1843 et 1858 près de Rouen par Mr Buddicom qui y avait établi les ateliers de la compagnie.
Machine 111 Buddicom du Paris à Rouen (coll R.Arzul)
Ces locomotives pesaient 12 tonnes et demi. Elles possédaient à l'origine un petit tender à deux essieux, et étaient dépourvues d'abri de conduite.
40 machines de ce constructeur seront livrées à la compagnie de Paris à Rouen entre 1843 et 1844. La série sera numérotée 101 à 140 en 1855.
La compagnie de Rouen avait également fait construire par les ateliers Buddicom 5 machines de type 120 plus adaptées à la traction des trains marchandises.
Ces machines numérotées 41 à 50 deviendront les 120-251 à 255 en 1855.
Voitures et wagons
Le matériel remorqué du Paris à Rouen avait été lui aussi fourni par Buddicom.
Les voitures de première et de seconde classe etaient construites sur le même chassis. Les caisses des voitures de première classe se reconnaissaient à leurs faces galbées et aux vitres de custodes arrondies assez typiques de la construction des diligences.
Les voitures de secondes étaient éclairées par de petites vitres de custode rectangulaires.
Les voitures de troisième classe, quant à elles, étaient de simples tombereaux dans lesquels étaient installés des bancs. Elles avaient toutefois des parois relativement hautes. Les voitures de troisième classe ne seront couvertes qu'à partir de 1849, afin de répondre aux prescriptions ministérielles..
Voiture de première classe du Paris - Rouen (coll R.Arzul)
Voiture de seconde classe du Paris - Rouen (coll R.Arzul)
Voiture de seconde classe du Paris - Rouen (coll R.Arzul)
Reproduction en modelismeCes machines Buddicom ont été reproduites par Keyser au 1/87eme. Il s'agit en fait d'un kit en métal blanc (motorisé..) . Le kit était distribué en France par Jouef.
Note: la machine Saint Pierre ex 33 a été remise en état d'origine et figure désormais au Musée des chemins de fer de Mulhouse
Pour en savoir plus:La machine Locomotive en France, B.escudié et JM.Combe, editions CNRS, IBSN 2-7297-0339-X
Le Train n°74 et 75 "les locomotives de Mr Budddicom auraient 150 ans"
Plan Scrapbook n° ??;Locomotive "La Rapide" de Sharp-Roberts
L'évolution du matériel moteur et roulant de l'Etat; L.M.Vilain; éditions Vincent Fréal et Cie; 1967.