L'architecture de l'Etat: les remises

mise à jour 19 mars 2011

Le chemin de fer de l'Etat disposait également de batiments pour le remisage des machines à vapeur, dont la grandeur variait en fonction du trafic.

 


Remises type 1850

A la création des grandes lignes, le réseau de lOuest va construire des remises à voies parallèles. Certains plans nous donnent des raisons de ce choix: moins de courant d'air, facilité de chauffage, moins de risque de gel, mais surtout possibilité de sortir les machines sans passer par une plaque tournante.

Remise du dépot de laval de 1855 (source Gallica )

Toutefois ce type de petite remise construite au milieu du XIXeme siècle ne peut contenir que quelques machines type 120 ou 030. Avec l'augmentation du trafic, ce type de remise sera vite remplacé par des batiments plus largement dimensionnés.


Remise type Ouest

Dans la seconde moité du XIXeme, apparait un nouveau type de remise rectangulaire, mais comportant 3 voies parallèles. Le fronton de ces remises est parfois vitré en façade, à l'image des marquises de gare. Ce type de batiment sera en usage dans certains dépots comme Argentan, Dieppe, Lisieux, Mantes, Sotteville. Selon le trafic du dépot, plusieurs batiments identiques sont placés côte à côte, tel le batiment de Lisieux qui comprend 6 voies d'accès, ou Sotteville qui en compte 12.

Remise à voies parallèle du dépot d'Argentan

 

Pour ses lignes radiales, le réseau de l'Ouest dispose également de dépots annexes: Chateaubriant, Courtalain Avranches, Loudun, etc... On trouve dans ces dépots des remises rectangulaires de plus petites dimensions, qui suffisent à l'abri des petites machines type 120 et 030 souvent utilisées sur les lignes omnibus. Le nombre de voies et la longueur de la remise est alors adapté au nombre de machines à abriter.

Remise à 3 voies à Avranches (photo R.Arzul)


Rotonde

Lorsque le trafic et le nombre de machines à ranger était très important, les rotondes permettaient de limiter les manoeuvres. Ces rotondes étaient des remises circulaires, disposées autour d'un pont tournant. On trouve cette disposition dans les dépots primitifs des gares parisiennes de Batignolles et de Vaugirard. A l'origine entièrement fermées, ces rotondes ont été partiellement ouvertes lors des aménagements portés au plan de voie. Avec l'urbanisation de la capitale, ces deux dépots seront plus tard reconstruits à l'extérieur de Paris ( Montrouge et Trappes)

Rotonde de Vaugirard

Contrairement à L'Ouest qui préfère les remises à voies parallèles, l'Etat disposait de plusieurs rotondes. On trouve cette disposition dans les dépots de Chartres Etat, Chateau du Loir, Saint Mariens, Bressuire..

Rotonde de Saint Mariens

Ce type de rotondes est également présent dans les dépots de bretagne sud des lignes ex PO incorporées à l'Etat en 1934 (Auray, etc..)


A noter qu'après la première guerre mondiale, l'agencement des dépots sera modifié avec l'adoption du "grill américain", permettant le stockage en extérieur des machines. c'est à cette époque que seront construits les premiers batiments en béton armé

 


à lire:

Les dépots vapeur de l'Ouest, par M.Chavy et O.Constant, edition La vie du rail. (machines affectées aux dépots)

B.Moret: le dépot de Lisieux en HO, edition Le train (plan du dépot de Lisieux)

Les dépots vapeur de J.Gillot, réédition Loco revue (fonctionnement d'un dépot vapeur)